Résumé :
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L’emploi des auxiliaires avoir et être pour la formation des temps composés n’est pas une caractéristique exclusive à la langue française, mais plutôt une particularité des langues romanes. En effet, les deux auxiliaires de temps sont des outils grammaticaux indispensables pour tout usager de la langue française. Or, l’usage des auxiliaires a été depuis toujours un sujet intrigant aussi bien pour les apprenants du FLE que pour leurs enseignants. La question "avec quel auxiliaire devrais-je conjuguer ce verbe ?" est redondante dans les classes du FLE durant la séance des temps composés, qui constitue l'une des plus embarrassantes séances de grammaire dans le parcours d'un professeur, et dans le cadre d’enseignement-apprentissage du FLE en général. Toujours à la recherche d’une explication suffisamment cohérente et convaincante pour surmonter cette difficulté, les enseignants ont souvent avancé l'explication selon laquelle la plupart des verbes se conjuguent avec avoir parce qu'ils expriment une action, alors qu'un groupe restreint de verbe prend être. En d'autres termes, les verbes qui prennent être sont au nombre de 17 verbes (arriver, partir, sortir, entrer, tomber, venir, aller, entrer, naitre, mourir, etc.) ils ont pour dénominateur commun le fait d'exprimer soit un mouvement (aller, sortir, tomber, etc.), soit un état (rester, etc.). Bien qu'elle soit adoptée par la quasi totalité des grammaires françaises, cette explication semble infondée et peu logique. En fait, beaucoup de verbes qui présentent ces mêmes traits sémantiques (l'expression du mouvement ou du changement d'état) se conjuguent avec avoir : être, périr, grandir, grossir, progresser, changer, courir, marcher, avancer, divorcer, etc. Face à cette ambiguïté, l'apprenant se trouve dans une situation d'embarras, voire d'incompréhension, ce qui sera à l'origine d'un emploi erroné des axillaires. La présente recherche se dévoile comme un prolongement d'une étude antérieure que nous avons réalisée dans le cadre du magistère et qui portait sur l'appropriation des valeurs aspectuo-temporelles de certaines formes verbales du français par des lycéens algériens. Tout au long de cette recherche, notre attention a été plusieurs fois portée sur le problème du choix des auxiliaires être et avoir. 6 En effet, l'usage erroné des auxiliaires avoir et être pour la formation des temps composés est un phénomène très fréquent chez les apprenants, il n’en demeure pas moins étonnant de constater que ces derniers éprouvent notablement des difficultés à les employer correctement. Ils les utilisent, souvent, l'un pour l'autre sans tenir compte des spécificités de chacun d’eux, chose qui nous a incités à nous interroger sur les causes et les difficultés de
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