Résumé :
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Ce mémoire s’inscrit dans trois perspectives : phonétique, phonologique et psycholinguistique. Il tente de mettre l’accent sur l’auditeur et la perception de la parole pour dévoiler les procédés cognitifs par lesquels un auditeur non natif arrive-t-il à faire abstraction du trouble phonologique dû à l’altération du signifiant par suite d’une assimilation de voisement entre mots. Pour ce faire, nous avons eu recours à la description, l’analyse et l’expérimentation afin de pouvoir examiner l'impact des variations phonologiques sur la reconnaissance des "segments" constitutifs de la chaîne "continue" de la parole, et partant, sur la signification, d'une part, et déterminer la substance du phonème assimilé, d'autre part. Notre étude montre que ce dernier, étant par essence une forme de nature psycho-cognitive, ne perd pas entièrement son trait de voisement, mais il renferme des traces acoustiques subtiles appartenant au phonème d'origine et à celui dérivé par l'assimilation. Dès lors, le phonème assimilé sera un son "intermédiaire". En outre, nous avons pu montrer que nos informateurs – auditeurs non natifs – penchent beaucoup plus vers un traitement dit actif de la parole pour pouvoir accéder à la forme (l’identité sous-jacente) d’un "segment" sonore dont la substance (la structure phonique de surface) est modifiée par une assimilation de voisement entre mots. Ce traitement s’appuie essentiellement sur la "fréquence" du mot, ainsi que sur les "propriétés phonétiques", au détriment d’une "interaction" entre les différentes données (informations) provenant de différents niveaux de traitement de la parole, à savoir : le niveau acoustico-phonétique, le niveau phonologique, le niveau lexical, le niveau syntaxique et le niveau sémantique. Enfin, cette investigation n’est qu’une initiation à la recherche scientifique. Elle peut s’étendre à de nouvelles pistes en laissant les voies ouvertes vers de nouveaux horizons, comme, entre autres : l’étude du phénomène à partir d’un corpus de parole spontanée, l’examen du rôle de la dimension suprasegmentale et de celui des traits dits redondants dans l’identification d’un mot altéré.
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