Résumé :
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La création du G20 est probablement l'un des développements les plus importants, depuis l'éclatement de la crise, en matière de gouvernance globale. La tenue du premier sommet de ce groupe en novembre 2008, en pleine débâcle financière, a constitué un tournant majeur dans les relations internationales et dans la refonte d'une gouvernance mise à mal, depuis plusieurs années, par des crises à répétition, et par un changement majeur dans les rapports de forces politiques et économiques à l'origine de l'ordre issu de la Seconde Guerre mondiale. Il faut rappeler qu'avant même la fin de cette guerre, les puissances alliées avaient déjà commencé les négociations qui allaient aboutir à la fondation du nouvel ordre planétaire.
Cet ordre va donner un nouveau contenu et une nouvelle configuration au multilatéralisme de l'avant-guerre, mis à mal, au niveau économique, par la grande dépression de 1929 mais aussi, au niveau politique, par l'émergence des États-Unis comme nouvelle puissance hégémonique, et par le déclin de l'Empire britannique. Ces tendances, en cours dès la fin des années 1930, ont été renforcées durant la Seconde Guerre mondiale. Ce conflit a détruit la puissance économique et militaire de l'Europe, empêtrée dans des luttes qui ont pris une dimension mondiale, avec la montée du fascisme et du nazisme. Mais plus que la puissance politique et économique, c'est l'idée de raison universelle qui a connu une défaite majeure en Europe, avec la montée de forces politiques qui portaient un projet de négation de l'humain et qui ont été à l'origine d'une des aventures les plus désastreuses de notre histoire. Dès la fin de la guerre, on va assister à un renouveau du projet de coopération et de paix universelle. Ce sont désormais les débuts du multilatéralisme de l'après-guerre et du système de Bretton Woods.
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